Second Life
...
Comme quoi, tout le monde peut se tromper.
Elle n’irait plus bien, c’était désormais une certitude.
Il n’y aurait plus de Noël qui sentent les aiguilles de sapin et les bougies chaque année plus synthétiques. Plus de passé, de présent, d’avenir, auxquels se raccrocher.
Ca allait lui être difficile maintenant. Oui, bien plus difficile.
Le Doc, le disait : on pense moins bien avec une balle dans la tête. Et ça c’était indéniable.Le Doc trouvait que c’était dommage, elle lui semblait heureuse au moment ou on lui avait tiré dessus. Un sourire se dessinait encore sur son visage à elle. Vaut mieux mourir comme ça, qu’être malheureux jusqu’au bout, peut-être.
Mais on peut jamais être sur de rien en période de fêtes. Ils ont l’air malheureux toute l’année et avec trois ampoules bien placées, ils sont heureux comme des gamins.
Oui dommage pour elle, et dommage pour les gars qui la connaissait, ou qui disait la connaître. Coup dur pour Noël.
D’un geste calme et précis, il referma le sac. Elle prendrait place dans un des nombreux tiroirs qui seraient pleins d’ici quelques heures. C’était toujours comme ça aux alentours de la commémoration de la naissance du Christ. Une ribambelle de suicides, homicides et accidents en tout genre. Le moment ou les gens croyaient être immortels, et ou d’autres pensaient devoir leurs prouver le contraire. Quant ils ne se le prouvaient pas eux-mêmes.
Ouais, sale histoire. Et mariée avec ça. Pas d’enfants naturels, ça il pouvait au moins en être sur. On trouve toujours mieux comme cadeau de Noël que d’emmener les gosses à l’enterrement de leur maman.
Le plus dur se serait avec lui, le mari, le Doc connaissait déjà le topo. Incrédulité, acceptation, colère, incompréhension. Et puis viendrait le temps des questions. Les questions qui fâchent. Celles que l’on se pose après ça, et celles que l’on nous pose après ça. Des deux, il ne savait pas lesquelles sont les plus dures à avaler finalement. Mais ça, c’était plus son boulot. Il avait fait le sien. Et il lui restait encore des courses à faire pour ses enfants. Et cette année, il faudrait encore essayer de faire mieux que son ex-femme pour ne pas à avoir à supporter ses réflexions tout au long de l’année. Certains meurent et d’autres doivent continuer à vivre. C’est comme ça. Mauvaise soirée pour elle. Et en fermant la porte derrière lui, il se dit que la sienne pourrait être difficilement pire.
Il avait reçu un coup de téléphone au cours de la nuit. Il avait mal dormi, comme s’il présentait à l’avance ce qui allait se produire, ou peut être simplement parce que les volets avaient grincés. Apres coup, c’est si facile d’interpréter les signes comme on l’entend. Ca n’avait pas été aussi brutal qu’il l’avait imaginé, c’était tombé comme ça, comme une froide réalité. Comme si on ne parlait pas d’elle, mais d’une inconnue. Il lui semblait maintenant que ça ressemblait même à un de ses mauvais canulars que les adolescents montent quant ils sont en mal d’activité.Il avait l’impression que tout bougeait dans son esprit en demeurant toutefois parfaitement statique. Une véritable photographie mentale d’un instant, qui défile à toute vitesse. Etonnant pourtant ce concept.
Il n’arrivait pas malgré tout à se concentrer dessus. Il avait du vérifier à plusieurs reprises qu’elle n’était pas rentrée. Que son sac n’était pas jeté nonchalamment sur un des fauteuils comme à son habitude. Que ses chaussures ne traînaient pas dans l’entrée. Et même face à l’absence de tous ces signes de retour tardif, il n’arrivait pas à y croire.
Il devrait passer le lendemain. Au Commissariat et à la Morge. Histoire de vérifier. C’est ce qu’on lui avait dit. Et il fallait qu’il vérifie. Il n’était pas du genre à faire confiance à un coup de téléphone. Apres tout, elle allait peut être rentrer à tout moment, gênée de son retard et de l’inquiétude qu’il avait pu éprouver. C’était peut être une erreur. Et il restait là, à regarder le mur, laissant s’égrener les heures, attendant son retour, ou peut être le lendemain.
Lui-même ne le savait pas …
Comme quoi, tout le monde peut se tromper.
Elle n’irait plus bien, c’était désormais une certitude.
Il n’y aurait plus de Noël qui sentent les aiguilles de sapin et les bougies chaque année plus synthétiques. Plus de passé, de présent, d’avenir, auxquels se raccrocher.
Ca allait lui être difficile maintenant. Oui, bien plus difficile.
Le Doc, le disait : on pense moins bien avec une balle dans la tête. Et ça c’était indéniable.Le Doc trouvait que c’était dommage, elle lui semblait heureuse au moment ou on lui avait tiré dessus. Un sourire se dessinait encore sur son visage à elle. Vaut mieux mourir comme ça, qu’être malheureux jusqu’au bout, peut-être.
Mais on peut jamais être sur de rien en période de fêtes. Ils ont l’air malheureux toute l’année et avec trois ampoules bien placées, ils sont heureux comme des gamins.
Oui dommage pour elle, et dommage pour les gars qui la connaissait, ou qui disait la connaître. Coup dur pour Noël.
D’un geste calme et précis, il referma le sac. Elle prendrait place dans un des nombreux tiroirs qui seraient pleins d’ici quelques heures. C’était toujours comme ça aux alentours de la commémoration de la naissance du Christ. Une ribambelle de suicides, homicides et accidents en tout genre. Le moment ou les gens croyaient être immortels, et ou d’autres pensaient devoir leurs prouver le contraire. Quant ils ne se le prouvaient pas eux-mêmes.
Ouais, sale histoire. Et mariée avec ça. Pas d’enfants naturels, ça il pouvait au moins en être sur. On trouve toujours mieux comme cadeau de Noël que d’emmener les gosses à l’enterrement de leur maman.
Le plus dur se serait avec lui, le mari, le Doc connaissait déjà le topo. Incrédulité, acceptation, colère, incompréhension. Et puis viendrait le temps des questions. Les questions qui fâchent. Celles que l’on se pose après ça, et celles que l’on nous pose après ça. Des deux, il ne savait pas lesquelles sont les plus dures à avaler finalement. Mais ça, c’était plus son boulot. Il avait fait le sien. Et il lui restait encore des courses à faire pour ses enfants. Et cette année, il faudrait encore essayer de faire mieux que son ex-femme pour ne pas à avoir à supporter ses réflexions tout au long de l’année. Certains meurent et d’autres doivent continuer à vivre. C’est comme ça. Mauvaise soirée pour elle. Et en fermant la porte derrière lui, il se dit que la sienne pourrait être difficilement pire.
Il avait reçu un coup de téléphone au cours de la nuit. Il avait mal dormi, comme s’il présentait à l’avance ce qui allait se produire, ou peut être simplement parce que les volets avaient grincés. Apres coup, c’est si facile d’interpréter les signes comme on l’entend. Ca n’avait pas été aussi brutal qu’il l’avait imaginé, c’était tombé comme ça, comme une froide réalité. Comme si on ne parlait pas d’elle, mais d’une inconnue. Il lui semblait maintenant que ça ressemblait même à un de ses mauvais canulars que les adolescents montent quant ils sont en mal d’activité.Il avait l’impression que tout bougeait dans son esprit en demeurant toutefois parfaitement statique. Une véritable photographie mentale d’un instant, qui défile à toute vitesse. Etonnant pourtant ce concept.
Il n’arrivait pas malgré tout à se concentrer dessus. Il avait du vérifier à plusieurs reprises qu’elle n’était pas rentrée. Que son sac n’était pas jeté nonchalamment sur un des fauteuils comme à son habitude. Que ses chaussures ne traînaient pas dans l’entrée. Et même face à l’absence de tous ces signes de retour tardif, il n’arrivait pas à y croire.
Il devrait passer le lendemain. Au Commissariat et à la Morge. Histoire de vérifier. C’est ce qu’on lui avait dit. Et il fallait qu’il vérifie. Il n’était pas du genre à faire confiance à un coup de téléphone. Apres tout, elle allait peut être rentrer à tout moment, gênée de son retard et de l’inquiétude qu’il avait pu éprouver. C’était peut être une erreur. Et il restait là, à regarder le mur, laissant s’égrener les heures, attendant son retour, ou peut être le lendemain.
Lui-même ne le savait pas …
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